Témoignage - péricardite sèche aïgue

La régulation respiratoire en cas de péricardite sèche aïgue (inflammation du péricarde) 

Symptômes 

- Douleurs dans la poitrine qui irradient dans le bras gauche et dans le dos

- Douleurs qui s'intensifient en cas de profonde inspiration et en position allongée

- Difficultés à respirer (essoufflement)

- Difficulté à parler de façon continue, soutenue, à forcer la voix (augmentation des douleurs cardiaques)

- Effort impossible

- Grande fatigabilité générale et sensation d'épuisement

- Fièvre

- Palpitations

 Particularités des péricardites 

- Position classique d'une personne souffrant de péricardite : penchée légèrement en avant pour supporter les douleurs cardiaques et faciliter la respiration

- Péricardite dite « sèche » : PAS d'épanchement, pas d’œdème donc pas d'hospitalisation

- Les douleurs et les palpitations apparaissent souvent la nuit en premier vers 4h du matin et sont tellement intenses qu'elles gênent pour se rendormir. Après 3 nuits successives, les douleurs et palpitations finissent par apparaître tout au long de la journée en plus de la nuit.

Traitement classique 

- association aspirine (3g/jour) et colchicine (1mg/jour) : doses maximales réduites par pallier au fur et à mesure des semaines qui passent

- repos total pendant 15 jours minimum chez soi

- suivi par ma cardiologue

Causes probables

- fragilité aux virus, apparaissent souvent (6 fois sur 8) 15 jours après un virus (gastro, grippe, angine, etc.)

- fragilité cardiaque due à la myopathie génétique (dysferlinopathie)

-  fatigue et stress

Lors de fortes douleurs cardiaques au début du traitement, douleurs qui me gênaient pour respirer et parler, Nicolas m'a conseillé de ralentir ma respiration et de faire de longues expirations ou de faire petites pauses avant d'inspirer doucement et lentement de nouveau.

Il m'a expliqué que ça me permettrait de profiter du monoxyde d'azote et du Co2 pour calmer les muscles lisses notamment.

Il m'avait conseillé aussi de faire la même chose en bouchant une narine, mais c'était inconfortable et me donnait la sensation de suffoquer, donc j'inspirais à chaque fois trop fort et c'était douloureux, alors je n'ai pas retenté l'expérience de boucher une narine. J'ai gardé les deux narines libres. 

Avec ces séquences de « régulation respiratoire » (comme il l'appelle), dès le début, j'ai senti une différence : lors des expirations longues, j'avais la sensation que les douleurs cardiaques s'atténuaient légèrement. C'était un soulagement, les douleurs étaient encore là mais devenaient supportables. 

Par contre, comme ces expirations longues me soulageaient, j'avais tendance à les prolonger et comme j'avais cru comprendre qu'il fallait enchaîner les expirations ET les pauses, après avoir fait les deux en les prolongeant, j'avais l'impression de suffoquer. Alors je prenais de fortes inspirations et par conséquent les douleurs cardiaques redevenaient intenses. 

J'en parlais donc à Nicolas, qui me rappela que je ne devais pas « forcer », donc je devais faire attention à allonger les expirations sans excès, à faire de très courtes pauses au début et dans quelques temps voir si je pouvais prolonger un peu. 

J'ai donc fait mon possible pour ajuster mes expirations et mes pauses de façon à ne pas avoir besoin d'inspirations trop profondes ensuite. C'était difficile au début. Forcément, je n'ai compris qu'hier que Nicolas m'avait dit soit les expirations prolongées, soit les pauses, et qu'une fois l'un ou l'autre maîtrisé, je pouvais combiner les deux. Mais il ne s'agissait pas d'enchaîner les deux dès le départ. Je suis en général trop enthousiaste à faire les choses et malheureusement ma compréhension des consignes ou des conseils en est quelque fois impactée, comme ce fut le cas ici. 

J'ai pratiqué cette régulation respiratoire à chaque douleur. Et les douleurs ont commencé à s'espacer et à s'atténuer en quelques jours. Je me sens fatiguée après chaque séquence, mais je me sens aussi apaisée car les douleurs cardiaques deviennent faibles voire disparaissent. 

J'en suis à ma 8ème péricardite en 9 ans et d'habitude les douleurs ne s'espacent pas et ne s'atténuent pas avant 3 semaines dans les mêmes conditions (traitement + repos total chez moi). La régulation respiratoire est très efficace, je n'avais jamais entendu parler de ça en plus de 30 ans de suivi cardiologique et en 9 ans de péricardites aiguës récidivantes. 

                                                  Angélique Boussin - Élève IPSM

                                                  le 05.10.2023